12 septembre 2011

The dark side of parenthood

Un jour, sans être prévenu, on devient un adulte et on perd la naïveté, l’innocence et l’émerveillement que l’on avait quand on était enfant.  On essaie de se convaincre qu’on veut rester jeune en sortant tous les soirs et en se la pétant solide mais on oublie ce que c’est être enfant. 
Ensuite, sans rien avoir vu venir, on trouve une job stable de 8 à 4 du lundi au vendredi et on est assis 5 soirs par semaine à regarder la télé et à se demander ce qui va arriver la semaine prochaine.  Alors pour oublier que notre vie est devenue une suite de téléroman, de nouvelles et de quiz télévisés, on se dit qu’on est prêt à avoir des enfants.  Ça nous fera retomber en enfance et nous fera redécouvrir l’émerveillement des choses banales de la vie comme voir un camion à ordure ramasser les poubelles ou un goéland se régaler dans lesdites poubelles.
… FAUX …
Nous n’avons pas le droit de retomber en enfance car nous sommes maintenant les responsables.  Nous sommes ceux qui doivent dire non quand un enfant veut aller nager dans une rivière à fort débit.  Nous sommes ceux qui doivent dire non quand un enfant dit « encore 5 minutes » depuis 30 minutes.  Nous sommes ceux qui nous empêchaient de vivre à notre aise quand nous étions enfant. 
Je suis maintenant papa depuis 3 ans et on réalise rapidement qu’il n’y a rien d’émerveillant dans une couche pleine et puante.  Encore moins quand ces couches viennent en « package deal » de 12 par jour peu importe la quantité de nourriture ingurgiter.  Il n’y a rien d’émerveillant quand un enfant régurgite son lait et ses céréales sur votre épaule.  Il n’y a rien d’émerveillant quand votre enfant échappe le pot de jus d’orange sur le plancher de la cuisine.  Il n’y a rien d’émerveillant quand vos belles nuits paisibles sont ruinées par des pleures interminables aux petites heures du matin.  Quand on devient parent, on renonce au dédain et on nettoie tout ce qui sort de ces petites bêtes là.
Il faut aussi dire au revoir aux soupers romantiques ou aux « dates » improvisées, il faut planifier quelqu’un pour garder quand on veut passer du temps de qualité avec sa tendre moitié.  Plus question non plus d’arrêter au resto après le travail, on a un rendez-vous quotidien avec la garderie avant 17h30.  Sans oublier de dire au revoir au budget de lousse, il s’évaporera complètement dans la nourriture, les vêtements, les cadeaux, les couches. 
Le pire aspect d’être parent est probablement le regard et le jugement des autres.  Surtout des autres parents.  Parce que ceux qui n’ont pas d’enfant trouvent que ça a l’air difficile alors ils vous trouvent bons.  Mais les autres parents ont tendance à croire que leurs enfants sont les mieux élevés, les plus intelligents et les plus beaux.  Alors il est beaucoup plus facile de juger que de comprendre.  Vous êtes de mauvais parents si vous donnez 2 jus ou plus par jour à votre enfant.  Vous êtes de mauvais parent si votre enfant mange du Kraft Dinner, du Cheez-Whiz, des hot-dogs ou des frites.  Vous êtes de mauvais parents si votre enfant n’est pas propre à 3 ans.  Vous êtes de mauvais parents si votre enfant se couche à 20h30.  Vous êtes de mauvais parent si vous donnez la permission à votre enfant de regarder des « bonhommes » en revenant de la garderie.  Vous êtes de mauvais parent si votre enfant n’aime pas descendre les escaliers seuls.  Bref, il est beaucoup plus facile de voir ce que les autres parents font de mal que ce qu’ils font de bien.  Il y a une fine ligne entre être trop sévère et être trop mou et il est impossible de rester en équilibre sur cette ligne pendant toute sa vie.  Des fois on est sévère, d’autres fois on est permissif.
Mais le plus beau là dedans, c’est que je m’en torche de ce que les autres pensent.  Vous pouvez dire ce que vous voulez, ce n’est pas vous qui élevez mes enfants.  C’est comme si j’achetais une voiture brune et que vous me disiez : « C’est pas trop une belle couleur. » eh ben je m’en torche parce que je l’ai acheté pour moi!
Si j’en ai découragé quelques uns de devenir parent, dites vous qu’il suffit d’un simple « je t’aime papa » accompagné d’un bisou ou d’un éclat de rire venant de la bouche de ma fille pour me faire oublier tous ces côtés plus amers de la vie de parent.  Ce qui me rend encore plus émotif, c’est quand ma fille donne un bisou à la bedaine à  ma blonde et dit « je t’aime Elliot. »  Malgré tout ce que je viens d’écrire, être papa est la chose la plus extraordinaire qui me soit jamais arrivé.  Je ne pensais jamais être capable d'aimer un individu aussi puissament que ça.  On réussit à passer par-dessus les couches, les nuits, les régurgits, etc. car comme le disait Antoine de Saint-Exupery : « L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire